Il y a des journées qui commencent bien, et puis il y en a d'autre qui commence mal ... « Jesse je te déteste ! T'aurais pu me laisser des céréales ! » Je sais ce que vous allez dire, on ne peu pas penser qu'une journée commence mal jusque parce qu'il n'y a plus de céréales c'est immature et puéril. Seulement, hormis le fait que justement je suis immature et puéril, Bounty, mon chien venait de détruire à jamais mon T-shirt préféré et comme mon réveil n'avait pas sonné j'avais du me laver à l'eau froide, le coup des céréales c'était juste la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Bon, il faut se calmer, c'est pas grave tu as d'autre t-shirt aussi bien que celui qui viens de te transformer en puzzle, l'eau froide c'est bon pour la santé et il y a certainement autre chose à manger dans cette maison !

Après m'être contentée d'une tartine de pain et de m'être habillée autrement que prévu, je me rendis le plus vite possible à la salle de répétition. J'aurais bien aimé, mais si je me rendais là-bas ce n'était pas par simple amour de l'art mais pour essayer de me faire pardonner. Je suis sûr que vous connaissez cette théorie qui dit que dès que tout va bien il faut que quelque chose gâche tout, en l'occurrence cette fois, la chose qui avait tout gâché c'était moi. J'avais le garçon parfait et puis paf, la vérité à refait surface, alors qu'elle était dégueulasse la vérité et en plus elle n'était plus vrai, je ne faisais plus semblant mais apparemment même si elle est moche la vérité est super persuasive ... Bref peut-être qu'aujourd'hui j'avais une chance de faire comprendre à Elyan que si je sortais vraiment avec lui juste à cause d'un pari je serais pas rester huit moi et que je ne serais pas là en train d'essayer de me faire pardonner !

La matinée avait déjà bien avancé quand je suis arrivé. Quand j'aperçus Elyan soudain tous mes merveilleux plans pour qu'il m'excuse partirent se cacher loin, très loin dans mon esprit et ma fierté avait fait un saut devant eux en chantant " Parce que tu croyais qu'on aillait te laisser faire ça ! Allons chérie tu sais bien que tu n'es pas du genre à t'excuser ! ". Une partie de moi avait envie d'aller lui parler, une autre me disais de rester assise dans un coin et de trouver un meilleur plan. Étrangement ce fut la deuxième partie qui l'emporta et je décidais donc de m'installer sur un fauteuil en fixant Elyan dans l'espoir qu'il m'aperçoive et vienne me parler. Je crois bien qu'une heure a passé comme ça, sans que je ne fasse rien totalement paralyser. « On fait une pause pour manger les mecs on se retrouve ici dans une heure. » avait annoncé allez savoir qui. Quelques uns restèrent dans la salle. Elyan s'assit dans un fauteuil plus loin devant moi. Est-ce qu'il m'avait vue ? Bonne question. Ma fierté devait être fatigué d'avoir luté pendant une heure pour que je ne bouge pas car mes plans refirent surface. Silencieusement je vint m'asseoir à côté de lui en me répétant sans cesse " C'est rien Aileen, tu peux le faire ! ". « Hey, Elyan ! » lançait-je le plus gentiment possible « T'as deux minutes ? ».

« Bon allez, grouillez vous on a pas toute la vie ! » Je souris un peu plus et me met à rire. Je suis pas seul, je suis dans la salle de répétition et non je ne suis pas seul. Avec moi, deux jumeaux blonds qui font partit de la troupe, ils s'occupent de la musique tout comme moi. Elliot le premier, s'occupe lui de la basse et Owen, le deuxième .. A vrai dire je m'en souviens plus. Mais, pour une fois je me suis levé tôt, ouais pour pouvoir bien bosser pour une fois. En ce moment je n'arrive à rien, je sais pas ce qui m'arrive, mais rien ne me viens à la tête. J'ai pas d'imagination et faut franchement que je me remette à bosser - oui parfois il arrive que j'ai des éclairs de génie ! Alors oui, je suis là ma guitare sur le dos. La salle est énorme, elle est grande et il y a déjà quelques personnes de la troupe, je l'ai connais pas et je vais pas me bouger pour les saluer. Je m'assois dans un coin, à croupis avec les deux jumeaux. J'ai ma guitare en main, les doigts bien disposés et je les fixe, l'air de rien. « Bon, on répète laquelle ? » Elliot me regarde un peu plus et j'hausse les épaules. Ouais, le truc c'est que je suis venu, j'ai vu, mais on pourras en conclure que j'ai strictement rien foutu. Mon regard se tourne alors vers le deuxième blondinet, j'hausse les sourcils et tire une grimace. « Je t'avais dit de ramener le morceau ! » Et cet idiot, me souris mine de rien. Il sort de sa poche la partition, ouais génial ! Le truc bien long et je crois que j'ai jamais joué cette partie là. Enfin soit, essayons, essayons. J'inspire un long moment avant de jeter un vif coup d'oeil. Ouais, le rendu peut être sympathique. Du moins c'est ce que je m'imagine - après entre ce que j'imagine et ce qui est vrai, y'a une énorme marge. On est assis, puis levés. Les positions changent au fur et à mesure du temps, que le temps passe et franchement il passe plutôt vite de mon point de vue. Au fur et à mesure, on commence à s'imprégner des notes, connaître la chose et même si y'a encore de légères fautes - bon ok d'énormes fautes - sur les bords, d'ici cette après-midi on connaîtras par coeur la chose pour la prochaine fois.

Une heure de passée, une heure sans rien faire mis à part jouer. Laisser un peu tous les soucis ressortir par un instrument. Je pousse alors un soupire et pose ma gratte contre le mur, histoire qu'elle soit adossée, et qu'elle ne tombe pas. « On fait une pause pour manger les mecs on se retrouve ici dans une heure. » Ah, c'est un autre des musiciens qui c'est incrusté avec nous qui dit ça. Bof, personellement j'ai pas très faim. J'hausse les épaules et salut de la main, je regarde les jumeaux sortir et me voilà .. Seul, tout du moins de ce que je crois. Je me laisse tomber contre un fauteuil avant de passer mes mains dans mes cheveux, mes yeux clos, j'inspire longuement. « Hey, Elyan ! » Une voix, féminine qui ne me semble pas inconnue. J'hausse les sourcils, me voilà entrain de réfléchir. Bon ça peut être qui ? Sur le coup ça ne me reviens pas, puis quand j'ouvre mes yeux et que mon regard se pose sur la jeune femme. Gros bug, énorme bug. Mes yeux sont écarquillés, ma bouche ouverte en ' o ' non pas agréable surprise. OH MON DIEU. Les fantômes du passé reviennent me hanter, j'ai dû boire ou manger quelque chose qui passe pas, c'est pas possible ! Mon ex petite amie. Enfin plutôt celle qui m'a prit pour une belle poire. Ouais et pour cause, sortit avec moi pour un pari à deux balles avec un de ces potes. Je suis juste sur le cul, littéralement. Je dit rien, mais que ce qu'elle peut faire ici ? « Aileen ? .. » Ouais Aileen, idiot ! Mais je suis tellement, sous le choque que bah j'arrive à sortir que ça. Cauchemar ou superbe rêve, je sais pas du tout où me mettre, où me caser. Mon coeur claque dans ma poitrine, comme de vieilles blessures qui s'ouvrent. J'en ai des désagréables frissons, le long de mon dos, de mon corps entier. « T'as deux minutes ? » Si moi j'ai .. STOP. Je me redresse alors tout à coup et la fixe. Je me demande si je suis pas entrain d'halluciner, pourtant c'est bel et bien vrai. Aileen Morgane Reynolds est belle et bien en face de moi. Entrain de vouloir me parler. « Question numéro une; est-ce que je suis entrain d'halluciner ? » A savoir si cette question est pour elle ou pour moi, je marque une vague pause puis plisse mes yeux un instant, perplexe. « Question numéro deux; je peux savoir ce que tu fait ici et par la même occasion, que ce que tu me veux 'Leen ? » Ouais, je l'ai toujours surnommée comme ça. Depuis que je la connais, quand nous sommes sortit ensemble et toujours maintenant. Zen, je suis super calme, peut être que je me suis pas rendu compte que, la femme qui m'a fait le plus de mal est belle et bien en face de moi.

J'aurais aimé qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise qu'on oubliait tout, que maintenant on serait heureux, mais évidemment il n'en fit rien. Parce qu'il devait encore m'en vouloir, ou pire ! Il n'en avait rien à faire de moi. Enfin, il n'en avait peut-être rien à faire de moi mais pour avoir l'air étonné il avait vraiment l'air étonné ! Comment le prendre ? Je n'avais aucune idée de ce que j'allais lui dire, pas question d'excuses directes en tout cas ! Elyan brisa finalement le silence « Question numéro une; est-ce que je suis entrain d'halluciner ? » il marqua un pause, puis reprit la parole ( heureusement car je n'avais encore pas la moindre idée de quoi répondre ) « Question numéro deux; je peux savoir ce que tu fait ici et par la même occasion, que ce que tu me veux 'Leen ? » l'entendre prononcer le surnom que seul les personnes vraiment proche de moi me donnait me fit plaisir, j'esquissais un sourire satisfait ( il ne me détestait peut-être pas autant si il m'appelait toujours Leen ) ouch je n'aurais jamais du sourire car Elyan tira une tête pour le coup pas très satisfaite.

Il se passa un moment sans qu'aucun de nous ne parlent, pour tout vous dire j'étais en train de préparer ma réponse. « Peut-être que effectivement cette situation n'a pas lieu ... Je saurais même pas te dire comment je suis arrivé là. Si ça se trouve on est dans un rêve à la Inception ! » je lui souris, essayant de détendre l'atmosphère. Répondre à la question deux serait plus complexe et moins agréable ... « Ce que je voudrais, c'est hum ... Que tu, tu me ... Enfin tu vois ... » je savais exactement ce que j'avais à dire, le mot c'était " pardonner " mais il ne faisait visiblement plus partit de mon vocabulaire. Maladroitement je me tournait pour le voir de profil, il fixait la scène, cette absence de regard était absolument insupportable, si seulement il avait pu me regarder, pas longtemps, juste pour me prouver que je ne le dégoûtais pas. « Je pourrais te raconter comment on en est arriver là ? Te dire pourquoi j'ai fais ça et pourquoi je suis finalement rester. »

Je levais ma main droite vers son bras pour le prendre mais je changeais d'avis finalement à mis chemin, s'il ne me regardait même pas lui prendre la main n'était peut-être pas une super idée. « Pose moi n'importe quelle question j'y répondrais honnêtement pas de mensonge, aucun par... jeu ! » j'évitais soigneusement le mot " pari ", la peinture de notre dernière dispute était certainement encore trop fraîche pour qu'on en remette une couche. Sincèrement il aurait pu me demander n'importe quoi, j'espérais juste qu'il oublie de me demander pourquoi je voulais tant qu'il me pardonne.