do you know

Le vent froid me chatouillait le bout du nez et seul mon manteau retenait cette chaleur qui m'aidait à ne pas plonger dans une congélation instantanée. Stupide, c'est ce que j'étais.. Comment ai-je pu croire une seule seconde que tout aurait pu être comme avant ? Après la mort de mon père rien n'était semblable. Durant ses dernières années il avait fait de moi son pantin, je ne vivais que pour lui, même depuis son départ tout tournait autour de sa personne et rien ni personne n'avait réussi à le sortir de ma tête. J'essayais de faire comme si tout allait bien et j'avais réussi jusqu'à présent, mais le fait de revoir ma mère et celui qui, auparavant, me servait de meilleur ami pendant mon voyage en Ontario, c'était comme un revirement et la réalité m'avait rattrapé. Vous savez ce que c'est de se sentir trahit, de se sentir piétiner, d'avoir le coeur endolorie tellement les blessures sont multiples et de croire quand même que les choses peuvent s'arranger ? C'était peut-être un rêve mort-né, mais je m'y accrochais, car même si la vie était pénible, elle valait la peine, car nous ne sommes pas sur cette terre pour rien, les choses arrivent et s'en vont, mais il y a toujours quelque chose de mieux qui nous attend. Je levai les yeux vers le ciel, qui se trouvait jusqu'ici, noir et je passai mes doigts doucement sur la photo qui se trouvait entre mes mains. Même s'il n'était plus parmi nous, qu'il n'était pas sur cette terre, je devais venir ici, dans ce parc qui m'avait porté réconfort pendant cette période où tout était sombre. C'était ma seule façon d'être quand même près de lui. Je ne voulais pas repartir de cet endroit, mais il le fallait bien. Cela faisait quelques jours que j'étais de retour en Ontario. Depuis mon voyage pour aller revoir ma famille et retrouver ma génitrice, je ne me sentais pas très en forme, même si je ne me laissais pas abattre, c'était quand même dur à vivre. Le retour inattendu de ma mère dans ma vie, elle qui avait disparu de ma vie depuis qu'elle m'avait laissée à l'orphelinat avec ma grande sœur, elle avait osée décider qu'elle voulait que je revienne vivre avec elle, pour soit disant rattraper le temps perdu. Mais pour moi elle n'était que celle qui m'avait donnée la vie et qui m'avait laissée dans mes problèmes. Elle n'avait aucunement levée le petit doigt pour moi et maintenant elle voulait reprendre une vie normale, avec ses deux filles. Mais nous avions changés et elle ne voulait pas en entendre parler. Elle voulait tout choisir pour ce qui était de mon cas, elle ne voulait pas que je fréquente qui que ce soit, prétextant que j'aimais toujours Blaze même si c'était une vérité qu'il avait déjà fait partie de mon cœur. Mais il m'avait laissé tomber après la mort de notre meilleur ami, Duncan, et était seulement revenu à l'enterrement de mon père, ce que je n'avais pas tolérée.. Peut-être que j'avais eut tord, mais c'était ma vie et mes choix et ça, ma mère ne pouvait rien y faire. En revenant à Paris, sans ma mère qui ne voulait pas me suivre, je n'avais pas vraiment revue les élèves de l'école, par manque de temps et manque de volonté je crois, enfin sauf en cours. Ses derniers jours, je n'avais fait qu'essayer de reconstruire ce qui s'était brisé pendant ce périlleux voyage et puisqu'à présent, tout était à peu près réglé, j'avais décidé de recommencer ma vie antérieure, soit travaillé sur mes croquis, revoir mes amis, reprendre là où j'en étais à l'école et ainsi de suite. Ils devaient se demander où je pouvais être, même si je crois que quelques-uns d'entre eux avaient su où je me trouvais. Bref, je ne me fis pas prier et je me suis levai du banc, déposant ma main une dernière fois sur la photo qui se trouvait entre mes doigts, où on pouvait apercevoir mon père, ma mère, ma sœur et moi, quand je n'avais que six ans. En me retournant, je pouvais apercevoir la fontaine un peu plus loin. Je m'avançais tranquillement, traînant des pieds, je ne savais pas pourquoi j'y allais mais j'en avais envie. On pouvait entendre l'orage faire des siennes au loin et il s'approchait peu à peu de là où je me trouvais. La pluie fit son apparition peu de temps après, ma chevelure se frisottant à son contact. Je déposai mon manteau sur ma tête pour ne pas trop me faire mouiller et je courue vers l'endroit le plus proche où je pourrai m'abriter, ce qui me valu un bon éclaboussement de la part d'une voiture passante. Je lui criai des insultes en continuant ma course et en y arrivant enfin, je me mis sous quelque chose qui pouvait me protéger de cette pluie et je me blottie dans mon manteau. Les gouttes d'eau frappaient les fenêtres de l'arrêt d'autobus, tandis que je me tenais devant quelque chose en regardant les passants. Après un bon moment de répit, je rentrai à l'intérieur, souriant à la vue des couples qui courraient ou encore les enfants qui s'éclaboussaient en plongeant leurs pieds dans les flaques d'eau. Mais je voulais me prendre un petit réchaud avant d'y aller, alors je me dirigeai vers un petit café non loin de là et commanda un cacao chaud ou chocolat chaud, si vous aimez mieux. Bref, quand je reçue ma tasse, je repartie vers le parc puisqu'il ne pleuvait plus. Je n'en pouvais plus de tout ça, de tous ses problèmes qui faisaient surface en si peu de temps, seulement la pensée que mon père m'avait laissé seule, quand il savait qu'il était le seul qui comptait vraiment pour moi, si on excluait ma sœur. J'avais dû me faire à son absence, à n'avoir que les simples bras de ma sœur qui m'entouraient quand la peine était trop grande, à avoir toujours cette sensation qu'il me manquait une parcelle de ma vie.. Il faisait partie de ma vie ! Alors, pourquoi ? Je n'en pouvais tout simplement plus, il avait toujours été là pour moi et comme si je ne comptais plus pour lui, du jour au lendemain, il décidait de partir. J'avais essayé tellement fort d'oublier mon père, d'oublier Duncan, d'oublier Blaze ainsi que ma mère, d'oublier tout simplement mes problèmes, mais il fallait croire que personne, à par moi, ne voulait que je les oublie, alors revenir aux sources c'était sûrement une bonne chose. Je retournai près de la fontaine et installa sur une des chaises mon manteau pour ne pas me mouiller les fesses. Je balayai vite des yeux l'endroit et avant même que je n'aie eu le temps de recommencer à boire mon breuvage que mon regard se déposa sur un jeune homme, que j'avais déjà vu quelque part, où, c'était un mystère, mais la plupart des personnes que je connaissais venait de mon école alors je me fis à cette idée et continua de scruter.