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THÉRÈSE « TESS » PERINE, LENOBLE

Spoiler:

J’ai les jambes qui flanchent et le cœur qui bat à tout rompre, bien que ce ne soit pas ma première pièce de théâtre ça n’en est pas moins mon premier grand rôle. Ne pas oublier mon texte, ne pas l’oublier. Je suis plantée au milieu de la scène – je sais que lorsque les rideaux s’ouvriront – les projecteurs m’éblouiront et il ne sera plus moment de penser aux répliques, aux enchevêtrements de mots et aux postures à adopter. Puis le chat entre sur la scène, dans le costume c’est Jules mais je ne dois pas y penser, surtout pas. Je dois le voir comme le chat, Cheshire le chat du pays des merveilles. Alors les rideaux s’ouvrent. Je n’ai jamais joué depuis une ci grande foule, mais l’adrénaline me motive, me monte à la tête et la fait tourner lentement et agréablement, je sais que dans le publique il y à ma mère. Puis les paroles, sortent seules, naturelles et fortes « Comment savez-vous que je suis folle ? » Ouf. La réplique à été lancée, ça y est et je ne m’arrête plus je continue de scander les mots que je connais par cœur, en arpentant la scène de long en large.
A la fin de la pièce, toute l’équipe revient sur scène je suis au bout de la file, discrète pour que le publique ne remarque pas trop mes yeux brillants de petite rêveuse. Mais je n’ai pas le temps de réagir que Jules me saisit par le poignet et me tire au milieu de la ligne que forme la troupe, on me sourit, me fait une place. Jules tu es dingue. Alors je lève la tête bien haut et quand les rideaux s’ouvrent je suis transportée par les applaudissements du publique, nous nous inclinons trois fois, puis disparaissons dans les coulisse.

« Ma chérie, debout. Tu ne dormiras pas une minute de plus ! » Mes yeux s’ouvrent avec grandes difficultés et je la scrute, un air fatigué sur le visage. « Ton cours de danse comment dans quarante quatre minutes Thérèse, pas une de plus (…) quarante deux maintenant. » Je la dévisage éberluée et me jette sur le sol. Devant mon miroir ma peau est étrangement blanche et parfaitement lisse, mes cheveux retombaient, ondulés, de chaque cotés de mon visage. Je file à la douche et en trente minutes je suis enfin prête.
Ma prof arrive une dizaine de minutes, à peine, après et le cours commence. J’ai actuellement vingt ans, je suis des cours à domiciles et cela fait environ quatorze ans que je danse, chante et joue la comédie. « Princesse ton cou, tends le cou. Les pointes, ne néglige jamais les pointes ! » Mon cou, mon cou. Mes pieds. Mais putain tu sais ce qu'il te disent euh ?! Je me stop assaillie par la douleur et la fatigue de l’effort. « Pardon Cat, je vais faire mieux je te promets mais accorde moi une pause. » « Une pause ? Mais que crois-tu Tess, sur scène tu n’auras aucunes pause ! Jamais ». Alors, à ces mots, je recommence de plus belle, pas chassés, pointes, jeté. J’ai toujours aimé la danse, du moins je l’avais toujours aimé. Mais Catarina m’en demandait sens cesse trop et je n’avais ni la force ni le courage de poursuivre dans cette voix sérieusement. Aujourd’hui la danse n’est qu’un atout de plus dans ma main, sur mon CV.

« Maman, j’ai réussis. J’ai un nouveau rôle ! » Je déboule en trombe dans le salon et bouscule une chaise sur mon chemin. Ma mère est là, plus belle que jamais, assise à la table basse entrain de feuilleter un magasine La Redoute. Elle lève les vers moi et me gratifie de son plus beau sourire en refermant le fascicule de papier glace. « Celui d’Erna ? La sœur d’Hugo ? Oh Thérèse mais c’est fantastique ! » Elle se lève et me sert dans ses bras. « Maman, je vais m’en aller. Je vais m’installer dans mon propre appartement, je veux m’occuper de moi toute seule maintenant ».
Quelques moi plus tard, j’emménage dans mon propre loft.