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Tamara Lucie Hernandez

« On m'a demandé pourquoi j'avais choisi de danser. J'ai été choisie pour danser, et avec cela, on vit toute sa vie ... Chaque danse que j'exécute révèle, je l'espère, quelque chose sur moi ou sur ce qu'un être peut avoir de merveilleux. C'est l'inconnu - que nos souvenirs proviennent des mythes, des légendes ou des rituels. C'est le pouls éternel de la vie, le désir extrême » Martha Graham.

Cette citation résume ce que je pense ; la vie c'est la danse, la danse c'est la vie. Je ne suis pas la meilleure, je ne suis pas exceptionnelle, je ne suis pas parfaite, je n'ai pas une vie sans soucis ; moi aussi, j'ai connu et connaîtrais des défaites et moi aussi, par moment, j'ai eu envie de tout plaquer. Mais, maintenant que j'ai réalisé mon rêve, je pense pouvoir affirmer que j'ai réussi ma vie. Après tout, pourquoi ne pourrait-on pas le dire à 22 ans ? Il y a un âge pour réussir ? Non. A partir du moment où est heureux, qu'on a le sentiment d'avoir accompli notre plus grand souhait : je pense qu'on peut s'affirmer vainqueur. Bien sûr, on est loin de la fin et il nous reste beaucoup de chemin à parcourir.

Vous savez, le mien, il a commencé à Paris. Je suis une parisienne de toujours et ma mère, c'était une artiste. Tu sais, ces personnes belles, qui savent chanter, danser et exprimer tellement de sentiment par leur talent. Ma mère faisait partie de ces gens et m'a fait cadeau de cette passion : l'art. Depuis toute petite, j'ai toujours aimé faire des spectacles le dimanche après-midi, je chantais, me maquillais, me déguisait et évidemment : je dansais. Je dansais jusqu'à en cracher mes poumons, comme je le disais si souvent : « Maman, c'est drôle de devenir tout rouge ! c'est rigolo ». C'est à 5 ans que j'ai eu le plaisir et la chance d'avoir mon premier cours de danse, maman avait fait de moi une vrai petite étoile : tutu, ballerine et chignon ! j'en ai encore des photos, qu'est-ce que j'étais fière, qu'est-ce que j'étais fière de danser avec toutes ces petites camarades. Je ne pensais qu'à ça, matin, midi et soir.

Les études ? M'hm, j'ai pas été bien brillante. Mon bac ? je l'ai eu de justesse. J'étais une " littéraire", ça collait avec ma personnalité qu'ils me disaient tout le monde, ces sales professeurs. Tu parles, je m'en foutais, qu'est-ce que le bac m'apporterait ? Ma mère ne l'avait pas eu et mon père .. je n'en sais rien. Mon père n'est qu'un pauvre type qui nous a abandonné, je ne l'ai jamais connu et je ne souhaite pas le connaître. Enfin ça, c'est ce que je répète à tout le monde. Je donnerais tout pour avoir un père, fier de moi et de ce que je suis, qui m'apporterait tout son soutien et son amour, tant pis. Je n'ai pas eu cette chance. Bref, après ce fichu bac, j'ai été l'académie internationale de la danse. C'est grâce à cette école que j'en suis là je suis : danseuse, c'est eux qui m'ont poussé à participer au casting pour la nouvelle comédie musicale, je ne regrette pas : je suis prise. Je vais devenir une danseuse professionnelle et je vais vivre de ma passion.

Maman, celle qui m'a poussé et m'as emmené rejoindre les étoiles. Je ne serais pas qu'une simple étoile filante, je veux briller ! Je veux continuer à épater, à éblouir et faire rêver ceux qui me regardent. Être tête de l'affiche, ou ne faire qu'une courte qu'apparition : qu'importe. Je ne cherche pas la gloire, seulement de continuer de vivre dans un milieu difficile. Continuer de vivre dans mon petit rêve de gamine. Je pense que si un jour on m'avait dit que j'en arriverais là, je vous aurai ri au nez : la belle blague. Et pourtant, j'ai réussi. Je réussi. J'irais loin, croyez-moi.

Sinon, moi, c'est Tam.

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