Ma vie, je n'en suis pas fière. J'ai tout foutu en l'air. De toute façon il faut toujours que ça finisse mal avec moi. Je ne suis pas le genre de filles à qui tout réussit. Je suis liée aux histoires les plus farfelues, les plus improbables mais le pire dans tout ça c'est que j'en suis à l'origine. Je provoque tout ce foutoir autour de moi, sans le vouloir sur le coup mais quand je réalise, c'est trop tard. Les faits sont là, je ne peux pas le nier. J'essaye de vivre avec mais quelques fois en me regardant dans le miroir j'ai honte. J'ai fichu ma vie l'air mais pas que la mienne. Celle de deux personnes que j'aimais de tout mon coeur. Ca m'apprendra à vouloir faire la maline et à ne pas réfléchir aux conséquences. Sachez le il y a toujours des conséquences, quoi qu'il arrive et elles font mal. Très mal. Il faut pouvoir assumer ensuite et je ce n'était pas mon cas. Je ne me suis rendue compte de mon erreur et du mal que j'avais fait quand ma soeur m'a tourné le dos pour la première fois de ma vie. Elle, qui avait toujours été là pour moi, m'avait dit ne plus vouloir me revoir. Je n'avais que ce que je méritais après tout. Toute cette histoire était entièrement ma faute. J'en étais la seule responsable, même si j'avais eu du mal à l'admettre haut et fort. A présent je dois ramasser les bouts cassés que forment ma vie. Il faut que j'apprenne à vivre avec ce poids sur les épaules en ne blâmant que moi. J'ai été stupide, immature et impulsive comme toujours. Ne me jugez pas trop vite comme tous les autres, apprenez à me connaître. Vous serez probablement surpris d'en savoir plus sur moi.
Toute histoire semble commencer tel un conte de fées. « Cailin rends moi ma peluche ! » Je courais le plus vite possible autour de la table de la salle à manger. Je tenais fort Lili la grenouille dans les bras pour ne pas la perdre en court de route. Ailann, me poursuivait furieuse. Il fallait toujours que je lui pique ses affaires et elle était loin d'appréciée.. J'étais le genre de petite soeur à vouloir faire comme Ailann à son plus grand desespoir. Elle me semblait si belle, si mature et si adorable que je voulais lui ressembler. Néanmoins nous étions opposées sur pas mal de points. Lors des premiers années de ma vie, j'avais eu l'impression qu'elle n'avait pas apprécié que je débarque. Peut-être qu'elle n'avait pas eu le temps d'assez profiter d'être la fille unique de papa et maman. Je n'en savais trop rien mais quand j'avais à peine l'âge de courir partout dans la maison, Ailann me renvoyait une image négative. Elle ne semblait pas ravie que je sois toujours derrière elle et toujours celle que l'on chouchoutait le plus. J'étais une petite fille qui jouait de sa petite bouille. Comment l'expliquer sans paraître niaise ? Disons qu'avec mes pommettes plus qu'affirmées et mes faussettes, je faisais craquer plus d'un adulte. J'arrivais à en tirer avantage. Je faisais ma moue toute triste pour que maman me donne un gâteau même si ce n'était plus l'heure de goûter et quand je faisais une bêtise, je regardais mon père avec les larmes aux yeux, il finissait d'ailleurs toujours par me dire que ce n'était pas bien grave. Dans l'ensemble, j'étais une petite chieuse en tant que petite soeur mais un vrai amour de petite fille pour mes parents. Il fallait que je cours partout, et surtout que je mette un peu de vie dans cette maison si calme même si quelques fois mes parents se chargeaient de rendre l'ambiance plus animée...
Puis arrive la première difficulté.
« Ma puce, il faut qu'on y aille avec ta soeur. Notre taxi nous attend. Je t'aime. » Pourquoi ai-je dû dire au revoir à mon père du jour au lendemain comme ci il n'avait été qu'en visite pendant toutes ces années ? Les divorces c'est l'enfer sachez le que ce soit pour les enfants comme pour les parents. Tout est affaire de compromis, de dures décisions et de changement. J'aime pas les changements. J'étais d'ailleurs un peu perdue par tout ce bazar qui s'activait autour de moi. Papa et maman avaient arrêté de se disputer du jour au lendemain, sans raison. Je n'avais pas cherché à comprendre, ravie de pouvoir être la seule à crier dans cette maison. Mais je me rendais très (trop) vite compte de ce que cela impliquait. Si ils ne se disputaient plus, c'est qu'ils avaient décidé de divorcer. Chacun devait continuer sa vie sans l'autre pour le bien de l'autre. Mais ils n'avaient probablement pas penséà Alainn et moi dans tout ça. Qu'est-ce qu'on devenait dans tout ce foutoir ? Ils avaient convenu d'un commun accord (du moins je supposais) que chacune de nous vivrait avec l'un. Ainsi je resterai à la maison avec maman et Alainn partirait avec papa dans une nouvelle maison. Cela ne suffisait pas de détruire l'image parentale, il fallait en plus qu'ils détruisent l'image familiale toute entière. En clair, je n'avais plus de famille. Légalement, si. Mais dans ma tête de fillette, papa m'abandonnait car il préferait Alainn. Je me suis pendant longtemps pourquoi il était partie avec elle et pas moi. Non pas que j'étais malheureuse avec maman, mais je n'avais pas compris pourquoi ça avait été décidé de cette façon. Le dernier au revoir avait été dur pour moi. Je n'étais encore qu'une petite fille et on me demandait de laisser mon père et ma grande soeur partir. Je ne savais pas quand j'allais les revoir, et si ils continueraient à faire partie de ma vie. J'avais besoin de mon père mais aussi de ma grande soeur. Comment j'allais pouvoir faire pour l'embêter tout en lui prouvant que je l'aimais ? Ils avaient réussi à m'arracher un pincement au coeur avec toute cette histoire ! Ce fut alors le début d'une vie plus que compliquée, du moins que je rendais compliquée sans intention..
Etre mignonne peut avoir des conséquences auxquelles
on ne penserait même pas.
« Jolie brune, j'ai une petite idée de ce qu'on pourrait faire toi et moi dans cette chambre. Arrêtes de bouger tu veux ! C'est moi qui vais m'occuper de toi ce soir.. » Juste fuir. Voilà ce que je voulais à cet instant. Je ne savais pas comment j'en étais arrivée là. Enfin si, peut-être même si tout n'était plus très clair dans ma tête.. Les quelques grammes d'alcool qui coulaient dans mon sang n'étaient plus à mon avantage, faut dire. J'avais peut être dépassée le stade d'être juste joyeuse. A vrai dire, j'en savais rien. Pourtant, je n'étais qu'une petite joueuse comparée à d'autres mais j'avais une excuse. Je n'avais pas vraiment l'habitude de sortir pour des fêtes. J'étais plutôt populaire au lycée mais ma mère ne me laissait pas sortir en semaine (vieux jeu et rabajoie !). Je m'étais laissée entraîner ce soir-là par ma meilleure amie en plein Paris, où il n'y avait que des étudiants. Erreur. J'aurai mieux fait de rester couchée. J'étais dans une chambre légèrement pompette, ne sachant plus marcher droit. Un étudiant me faisait face, avec une bouteille de téquila dans une main et un pétard dans l'autre. Je savais très bien que les deux ne faisaient pas bon ménage mais allez savoir pourquoi je l'avais suivi ! Je me foutais toujours dans les pires galères... D'un coup je n'avais plus confiance. Je voulais juste fuir de cet endroit. Il puait l'alcool et il me regardait avec des yeux... DE PERVERS ! Je ne voulais pas aller plus loin. Je demandais juste à m'amuser mais en aucun cas à enlever mes vêtements. Je commençais à perdre le contrôle et je ne pouvais pas réfléchir assez vite. J'avas les idées embrumés par l'alcool et par toute la fumée de la pièce principale. Je devais trouver un moyen de fuir. Et vite !Il avala une nouvelle gorgée tout en me coincant contre le mur. Je n'avais plus d'échappoire... Comment allais-je sortir de ce merdier ? J'étais seule et je m'étais foutue dedans par moi-même comme d'habitude. Il lâcha sa bouteille. Une flaque se répandit à nos pieds. L'odeur remontait jusqu'à mon nez. Juste insupportable. J'en avais la nausée. Il fallait que je prenne l'air et que j'ôte les mains de ce type de sous mon t-shirt ! il ne faisait même plus attention à moi et faisait ce qu'il attendait. Il se rapporcha de moi jusqu'à que nos peaux respectives se touchent. Je voulais crier mais je savais très bien que personne ne m'entendrait avec la musique. Je devais me résoudre à me débrouiller seule. Ses lèvres embrassèrent mon cou et je tournais la tête tant bien que mal. Je ne savais pas me défendre. Encore moins contre un gars complètement pété. J'avais peur. Peur que ça aille beaucoup plus loin. Peur de devoir subir sans réussir à m'échapper. Peur de ce qu'il allait me faire. Les larmes commençaient à monter alors que j'essayais de me détacher de lui sans le brusquer, mais il reprenait sa place d'un coup sec. Je n'osais rien faire de peur qu'il s'emporte. Il déboutonna mon pantalon, et je voulus le refermer mais j'eus le droit à un "arêtes de bouger salope". Les larmes coulaient le long de mes joues. Aucun sanglot. Juste la peur. La honte de devoir subir ça sans pouvoir réagir. Je devais devenir responsable et mature. Cela me menerait à des choses plus fameuses que ce soir-là. J'avais fini en sous-vêtements après avoir reçu plusieurs gifles. Arrivée sur le lit, j'avais attrapée la lampe posée sur la table de nuit pour l'assomer. Il était tombé raide mort, mais je ne cherchai pas à savoir s'il était inconscient ou non. Je pris mes affaires et courut assez loin pour être sûre qu'il ne puisse pas me rattraper. Assise de nouveau habillée, je laisse tous les sanglots sortir. La peur. La honte. La tristesse. La violence.
Dans tout ce bazar, un ange m'est apparu.
Sous la forme du petit ami de ma soeur.
« Cailin, Gwenn. Gwenn, Cailin. Les deux personnes que j'aime. » Ma vie n'était déjà pas assez compliquée comme ça. Voilà qu'Alainn en rajoutait en m'étalant son bonheur à la figure. J'étais heureuse pour elle. Vraiment. Mais j'avais du mal à trouver ma place. Je n'avais pas de réel but dans la vie. Rien à quoi je pouvais me raccrocher. En revanche, Alainn semblait avoir tout. Et j'étais quelque peu jalouse de son bonheur. Je voulais trouver la vie aussi facile qu'elle. Ne pas me prendre la tête. Ne pas avoir peur de prendre les mauvaises décisions. Juste avancer et voir ce que l'avenir me réservait. Depuis ce qu'il s'était passé à la soirée, j'arrivais pas à faire confiance aux garçons. Je me réfugiais chez moi, et éviter toute relation. J'aurai voulu pouvoir passer au dessus de ça mais c'était trop dur. Ces images étaient marquées dans mon esprit et je n'arrivais pas à m'en débarasser. Peut-être n'avais-je pas encore trouvé le bon. Je ne faisais pas beaucoup d'efforts pour rencontrer du monde, je l'avoue mais j'attendais qu'il vienne vers moi. Alainn semblait si heureuse en me présentant ce garçon. Elle s'y était attachée et je devais avouer qu'il était plutôt beau garçon. Je lui souris sans pour autant lancer une conversation. Ma soeur ne me présentait pas souvent les garçons avec qui elle sortait, ce qui supposait que la relation qu'elle entretenait avec celui-là devait être un peu plus sérieuse que les autres. Ils avaient passé l'apres-midi à a maison et Alainn n'arrêtait pas de parler. Elle avait peut-être trouvé une certaine stabilité finalement. J'étais contente pour elle. Alainn méritait d'être aimée à sa juste valeur. Elle était une fille si exceptionnelle. Elle méritait qu'un garçon l'aime à la folie, et quil soit capable de tout pour son amour. Il la regardait avec cette petite étincelle dans les yeux. Il craquait probablement pour elle. Quel garçon ne le ferait pas ?! Je voulais trouver cet amour, cette stabilité. Me sentir bien dans les bras d'un garçon. Entendre un je t'aime. L'embrasser tendrement. J'espèrais que ça allait arriver vite, j'en avais marre d'être toute seule et voir toutes ces personnes autour de moi heureuses. J'avais le droit au bonheur et à l'amour moi aussi.
Et si le bonheur se trouvait juste là à côté de moi ?
« Cailin ramènes tes fesses ! Le film va commencer sans toi. » Gwenn était installé sur le canapé et je courus pour sauter à côté de lui. Maman n'était pas à la maison, et il était passé me voir. Alainn n'avait pas pu venir, elle avait du boulot à finir je crois. Nous étions donc tous les deux. Ce n'était pas la première fois et je me sentais bien avec lui. Il n'était pas comme tous les uatres. Il semblait vraiment se soucier de moi. J'avais l'impression d'être importante à ses yeux et j'étais heureuse. Je lui tendis un bout de chocolat alors qu'il m'avait dit qu'il n'en voulait pas. Pour moi, regarder un film sans chocolat était impensable et il allait devoir y passer coûte que coûte. « S'il te plait. S'il te plait. S'il te plait Gwenn. Pour me faire plaisir. » Il me regarda dans les yeux et je lui fis mon regard de chien battu. Il ne pouvait pas me dire non, je le savais. Il essaya tout de même de résister puis ouvrit la bouche en se résiliant à me faire plaisir. J'étais si bien avec lui. Je ne jouais aucun rôle. J'étais juste moi, au naturel ce qui me valait certains rires de sa part quand je faisais la maladroite. Mais j'étais heureuse. Il était là quand j'avais besoin de lui et j'en oubliais qu'il était le petit ami de ma soeur parfois. Il aurait dû être à mes yeux seulement le petit ami d'Alainn pourtant j'avais l'impression qu'un lien beaucoup plus fort nous unissait. Peut-être que nous étions destinés à nous connaître et que ma soeur ne faisait que l'intermédiaire. Je n'en savais trop rien à vrai dire mais je ne voulais pas qu'Alainn souffre. Elle ne se rendait probablement pas compte de la relation que j'avais avec Gwenn. C'était tant mieux. Je ne voulais pas me prendre la tête avec elle. Je ne la voyais déjà que trop peu à mon goût alors la voir pour se disputer serait horrible. Je regardais Gwen une nouvelle fois pour être bien sûr qu'il était bien là. J'avais rêvé quelques fois de lui mais mes rêves reflétaient notre relation, sans aller plus loin. Néanmoins quelques fois j'aurai voulu que ses lèvres se rapprochent des miennes, juste pour voir si les sentiments que je pensais ressentir étaient réels. Je savais au fond de moi que c'était bien plus que de l'amitié mais je taisais ces sentiments. Je ne voulais pas faire de mal à Alainn et je n'étais pas complètement sûre de ce que ressentait Gwenn à mon égard. Je refusais de gâcher notre relation en essayant de l'embrasser. Mes actes avaient toujours des conséquences, je le savais. Je devais agir de façon mature et accepter de n'être que son amie. Il le fallait.
Un simple baiser: le début de la fin.
« Pourquoi elle ? » Gwenn et moi étions coincés dans un ascenseur depuis quelques minutes à présent et je trouvais l'occassion idéale pour mieu comprendre. Je voulais savoir ses sentiments. Je ne savais pas si ça se limitait à de l'amitié ou à bien plus. Je devais savoir. J'en avais marre de faire comme-ci j'étais sa petite soeur, je voulais plus moi. Je voulais qu'il me prenne dans ses bras avec amour et non plus avec juste de la tendresse. Je voulais lui prendre la main. L'embrasser. Et je devais savoir ce que lui ressentait pour moi. Je pris alors les devants et posa mes lèvres sur les siennes. S'il me rendait ce baiser alors il m'aimait quoi qu'il en dise. Mais il ne fit rien. Il se dégaga de moi, et me regarda avec horreur et incopréhension. Il ne s'attendait probablement pas à ça. Il m'avait toujours vu comme la etite soeur d'Alainn, mais je voulais être Cailin à ses yeux. Seulement mes sentiments n'étaient pas réciproques. Il ne comprenait pas mon geste. Il ne pensait pas que je ressentais ça pour lui. Il était perdu. Il se remettait en question alors que moi, j'avais honte. Honte d'avoir cru qu'il pouvait m'aimer autant qu'Alainn. Honte d'avoir tout fichu par terre encore une fois. Pourquoi avait-il fallu que je l'embrasse ? J'aurai mieux fait de rester tranquille. Notre relation était fichu à présent. Qu'allait bien penser Aainn de tout ça ? Je ne pouvais pas lui dire la vérité, elle refuserait de m'écouter et elle ne voudrait plus me voir. Elle se sentirait trahie. Je l'avais trahie. J'avais embrassé son petit ami. Je n'aurai jamais le courage de lui dire ça en face. Je ne pouvais pas prendre le risque de perdre son amitié. J'avais déjà perdu celle de Gwenn avec ce baiser... Il m'enfonca un couteau dans le coeur en m'annonçant qu'il allait la demander en mariage.. Il ne m'aimait définitivement pas. Il aimait Alainn. Je m'étais fait un énorme film de mon côté. Qu'allais-je pouvoir faire pour améliorer toute cette histoire. Je devais trouver un moyen. Je ne pouvais pas le laisser parler à Alainn le premier. Il fallait que je le fasse avant. Je devais trouver un moyen de sauver mon amitié avec Alainn. J'avais déjà tout fichu par terre avec Gwenn. Je ne supporterai pas de perdre Alainn en plus.
Les mensonges de Pinocchio n'avaient aucune conséquences.
Les miens, si.
«Tu sais que tu peux tout me dire Cailin » Je ne pouvais pas te dire ça Alainn. Tu ne pourrais jamais le supporter. Tu serais choquée que j'ia pu faire ça. Tu ne me regarderai comme une voleuse de petit ami, plus jamais comme ta petite soeur innocente. Tu te sentirais trahie Je ne pouvais pas te dire ça. Je devais trouver un moyen de ne pas te blesser. Je n'eus pas le temps de réfléchir. Les mots sortirent de ma bouche sans que je puisse m'en rendre compte. Il était trop tard pour reculer ou pour modifier mon histoire. J'allais devoir porter ce mensonge sur mes épaules, coûte que coûte. Au détriment de Gwenn, que j'aimais. Sur le moment je ne pensais qu'à ma relation avec Alainn en aucun cas aux conséquences pour Gwenn. J'avais peur. Peur de me retrouver toute seule. Je voulais pas qu'Alainn m'en veuille. Oh que nan. Alors j'avais réussi à rendre cette histoire à mon avantage, en faisant tomber Gwen. Je n'avais pas assez réfléchi à tout ce que cela allai entraîner. J'avais lâché une bombe, en essayant de sauver ma peau mais je n'allais aps épargner tous les gens que j'aimais. C'était même tout le contraire. J'avais été idiote. J'aurai dû avouer toute la vérité à ma soeur, mais je n'arrivais pas. Je me sentais si coupable de l'avoir embrassé. D'avoir cru que mes sentiments étaient réciproques. Je ne pouvais même pas le dire à haute voix. Je préferais me réfugier dans un mensonge, qui semblait tellement innocent à première vue. Ce mensonge fut ma descente au enfer...
D'un coup je ne contrôlais plus rien. La situation me dépassait.
« Monsieur Gwenn Riley Galway, la cour des jurés et moi-même avons pris une décision. Vous êtes condamné à un an de prison pour le viol de mademoiselle Cailin Acideen Callaway. La séance est levée. » Je me sentais si mal. Je n'osais même pas lever la tête. Je ne pouvais pas affronter tous ces regards qui me prenaient pour la victime. Gwenn était la victime. Pas moi. J'avais éte son bourreau. Celle qui l'avait envoyé en prison parce-qu'elle refusait d'accepter la vérité. Le coup frappé, je me levai comme les autres. Ma mère me tenait par les épaules, et Alainn se tenait à côté de moi. Elle regardait Gwenn, j'en étais sûre. Il lâcha un dernier cri en espèrant que ma soeur le croit. Je relevai la tête pour la regarder. Je n'arrivai pas à porter tout ça sur mes épaules. Tout ça était allé beaucoup trop loin. Je ne pouvais plus rien faire pour reculer. Je n'avais jamais voulu que Gwenn parte en prison. Je l'aimais. Et si la seule manière de le voir heureux était qu'il soit avec Alainn, alors je l'aurai accepté. Tout s'était acceléré, sans que j'ai le temps de faire quoi que ce soit. Gwenn parti, je regardai ma soeur dans l'espoir qu'elle comprenne tout. Il ne m'aurait jamais fait ça. Il était si doux et si protecteur avec moi. Il n'aurait jamais pu me violer. Je vis qu'elle compris. Son regard changea d'un coup. Elle était furieuse. Elle ne voudrait probablement plus jamais me parler. J'avais tout foiré. Elle partit sans me dire un seul mot. J'aurai préferé qu'elle me gifle, qu'elle crie mais pas de l'indifférence. Je ne méritais pas qu'on m'ignore. J'avais fait trop de mal autour de moi que je ne pourrai réparer. Je méritais d'être seule pour toujours. Mes jambes tremblaient. Je ne pouvais plus tenir debout. Les larmes coulèrent, sans s'arrêter. Je me rendais alors compte où ce mensonge m'avait amené. Gwenn était en prison. Il allait être vu comme un violeur alors qu'il était si gentil, si prévenant et si protecteur. Alainn me détestait. J'avais ruiné son bonheur. Il allait la demander en mariage et j'avais tout foutu en l'air avec cette histoire. Moi, je me retrouvais seule. Dans ce tribunal à pleurer toutes les larmes de mon corps. Ma mère pensait que j'étais soulagée que tout ce cauchemar soit fini, mais il ne venait que de commencer. Je ne pouvais plus rien réparer à présent. Gwenn était déjà loin dans son vêtement de prisonnier alors qu'il n'avait jamais rien fait. La petite menteuse qui l'avait envoyé là-bas était pourtant dehors. Il ne méritait pas ça. L'amour et la jalousie m'avaient amené à ça. J'avas honte. Terriblement honte. Je me sentais sale. J'avais gâché la vie de l'homme que j'aimais et de ma soeur. Comment allais-je pouvoir me regarder dans un miroir ?
La solitude c'est quand on a pas d'amis.
Ou alors quand on a perdu tous les gens qu'on aimait.
Je me retrouvais seule. Alainn refusait de me parler. Elle ne répondait plus à mes coups de téléphone et elle m'évitait. A chaque fois que je venais voir mon père, elle s'enfermait dans sa chambre. Je ne lui en voulais pas. C'était normal qu'elle réagisse de cette façon, mais j'aurai voulu pouvoir lui expliquer ce qu'il se passait dans ma tête à ce moment-là. Pourquoi ne lui avais-je pas dit la vérité. Pourquoi avais-je embrassé Gwenn. J'aurai voulu retrouvé ma soeur et ma meilleure amie à la fois, celle qui me comprenait coûte que coûte et celle qui me pardonnerait n'importe quoi. Mais je l'avais fait fuir cette soeur. Elle refusait d'avoir à faire avec moi. J'avais ruiné sa vie future avec Gwenn. Tous les projets qu'ils avaient ensembe. Elle ne saura jamais à cause de moi qu'il voulait la demander en mariage. J'étais l'origine de sa tristesse, et je m'en voulais terriblement. Je n'avais jamais voulu que toute cette histoire finisse aussi mal pour elle. Ni pour Gwenn. A présent, par ma faute et ma lâcheté, il était en prison. Loin d'Alainn, la fille qu'il voulait épouser. Nous savions tous les deux qu'il était innocent, mais je n'étais pas assez courageuse pour crier haut et fort que j'avais menti. Je préferai ne rien dire et le laisser prendre. Je sais que ça doit être horrible de lire ça, pourtant c'est le cas. Je n'arrivais pas à lever la tête et avouer que j'avais menti. Qu'il ne m'avait rien fait mais que j'avais été blessée qu'il me rejette. Je ne pouvais pas aller lui parler, ni le voir en prison. Je refusais de le faire. C'était ma faute s'il était là-bas. Je n'étais pas prête à affronter son regard. Oh que non. Il devait me haïr à cet instant précis et je refusais d'être en face de lui. Je ne voulais pas qu'il me déteste. Je voulais qu'il m'aime, comme il avait pu le faire avec Alainn mais je n'étais pas la bonne soeur. Et j'avais laissé passer ma chance avec ce mensonge. Il allait probablement me rayer de sa vie. Je ne pouvais pas lui en vouloir non plus.
Quelques jours après le procès, j'ai pris un papier et écrit. Je n'avais jamais fait ça auparavant. J'avais toujours eu ma soeur ou ma mère à qui parler, mais là je n'avais plus personne et j'avais besoin de faire sortir ce que j'avais en tête. Je ne pouvais pas garder tout ça pour moi. J'ai donc tout écrit sur ce papier. Ce que je ressentais à propos de cette histoire. L'amour que je ressentais pour Gwenn, mais aussi la lachêté dont je faisais preuve en n'allant pas le voir. J'ai écrit toute l'histoire de A à Z. Comment je suis tombée amoureuse de lui. Les projets que j'avais en tete. L'espoir qu'il ressente la même chose. Puis cette soirée dans l'ascenseur où tout avait basculé, quand j'avais vu dans ses yeux qu'il ne ressentait rien pour moi et tout pour Alainn. Il comptait la demander en mariage, et il venait de me repousser. J'avais mal. Un coup de couteau dans le coeur m'aurait fait le même effet. J'écrivai la suite. Le mensonge que j'avais annoncé à ma soeur pour me protéger puis ce qui entraîna le procès et l'emprisonnement de Gwenn. J'écrivai tout. Tout ce que j'avais sur le coeur mais aussi chacun des faits pour corriger le mensonge que j'avais donné à tout le monde. A côté de ça, je pris un autre bout de papier. J'écrivis une lettre à Gwenn. Tous les mois environ. La première pour m'excuser, pour lui dire combien j'étais désolée de toute cette histoire. Je lui raconta ce qui s'était passé dans ma tête. La peur de tout perdre d'un coup. Le mensonge qui s'offrit comme solution. Je voulais qu'il puisse comprendre. N'ayant pas la force de tout lui dire en face, je pris l'habitude de lui envoyer ces lettres. D'une certaine manière, j'avais l'impression de soulager ma conscience et de faire la bonne chose. J'essayais de réparer le mal que je lui avais fait même si je savais qu'il ne les lirait probablement pas. Il me haïssait et il s'en fichait de mes excuses. Je voulais juste qu'il voit qu'il comptait à mes yeux, et que je m'en voulais. Tous ces bouts de papier dont je vous ai parlé ont fini raccrocher les uns aux autres pour former un livre. Comment un simple mensonge peut tout changer ? est mon livre. Je l'ai écrit afin que le monde entier sache que Gwenn était innocent et que tout était ma faute. Je refusais qu'il passe sa vie dans une prison. Il méritait tellement mieux. Grâce à cette publication, il a pu sortir et a été déclaré non coupable. Mon livre a eu énormèment de succès, et il a probablement changé ma vie. Il m'a permis d'affronter mes peurs, de pouvoir me soulager la conscience mais aussi de supporter mes erreurs. J'avais tout foiré, tout était ma faute et ce livre était mon nouveau départ. Il me permettra de me regarder à nouveau dans un miroir, de pouvoir avancer et reprendre de l'avant.
Mon nouveau départ, il consiste en quoi ?
Aujourd'hui j'avance. Je suis allée voir Gwenn à sa sortie de prison. Il ne semblait pas m'avoir pardonné, je ne m'attendais pas au contraire. J'espère juste qu'un jour, il s'inquiètera pour moi comme il le fait pour Alainn. Je suis allée le voir pour lui parler d'elle. Elle refuse de me parler pourtant elle se réfugie dans la drogue. Je me sens mal de la voir comme ça mais je peux rien faire, alors je lui en ai parlé et il fera quelque chose. Il arrivera à la sortir de là. J'en suis sûre. Elle l'écoutera mieux que moi. Et puis, il y a quelques semaines maintenant, une amie m'a parlé d'un projet qui se montait. Une nouvelle comédie musicale qui s'est créée sur Paris. J'ai alors postulé comme costumière. Je me suis dit que ça contribuerait à mon nouveau départ. Les gens me voient plus pareil depuis que mon livre est sorti, mais je veux pouvoir m'impliquer dans quelque chose et le faire bien. J'ai besoin de me sentir utile. Je veux retrouver goût à la vie et réparer les blessures que j'ai causé...
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Lun 4 Avr - 16:47
