SCENES DE LA COMEDIE MUSICALE ♚

Les scènes.

☛ Une annonce importante.
La pièce s'ouvre sur le décor de la maison des Leveque. Hugo est assis en tailleur par terre, une lettre dans la main. Il pense a voix haute quelques instants, commence une chanson, mais sa voix se casse quand ses parents entrent.

Mr LEVEQUE
Alors Hugo ? C'est ta lettre pour l'école de médecine, c'est ca. Je peux voir?
HUGO
Attends... J'ai quelque chose a vous dire. A tous les deux. Et puis, où est Erna ?
Mme LEVEQUE
Je n'en sais rien... Elle doit être dehors avec des amis. Qu'as tu de si important à dire ?
Mr LEVEQUE
Et dépêche toi, Hugo, on a pas toute la journée.
HUGO
Alors voilà, en fait c'est simple.
Je ne ferais pas médecine.
Mr LEVEQUE
Et pourquoi ca ? Ils t'ont refusé ? Donne-moi cette lettre !
HUGO
NON ! Ce n'est pas une lettre de la fac de médecine... Je ne leur ai même pas envoyé ma candidature.
Mme LEVEQUE
C'est une blague ? Hugo dis-moi que c'est faux je t'en prie !
HUGO
C'est vrai. Je vais être danseur. L'école des Arts a accepté de me prendre. Alors que leur année est commencée depuis presque trois semaines ! Et je serais majeur demain... Donc, je pars, je vais réaliser mes rêves.

Pendant qu'ils parlaient, Erna est arrivée. Elle sourit, appuyé contre le mur, et à cette nouvelle, lui saute dans les bras.

ERNA
Mais c'est... woaw. Génial !

Mr Leveque l'éloigne de son frère brusquement et reprend, dans toute sa colère.

Mr LEVEQUE
Soit ! C'est ta décision ! Mais alors sache que je n'ai pour ainsi dire plus de fils. Ce sera le cas a partir du moment où tu auras franchi cette porte, alors fais ton choix...
HUGO
Mais...
Mr LEVEQUE
Pas de discussions mon garcon.

Hugo part. Sa mère s'effondre dans un fauteuil, Erna tente de le poursuivre mais son père l'en empêche. Le noir se fait.

☛ PREMIER COURS.
Les figurants sont installés dans la salle, certains assis par terre, d'autre debout contre les murs. On entend des chuchotements. Le silence se fait sur le passage d'Hugo, l'air un peu perdu sans Roman. La directrice n'est pas encore là pour donner son cours. La rumeur reprend de plus belle, en musique pendant que notre héros se balade dans la salle :

CHOEURS (chanté)
1. Ce serait lui ?
2. Pas trop mal...
3. C'est ca ! Espérons qu'il danse pas trop mal.
4. L'air pataud.
5. Un peu idiot
6. Mais qu'est-ce qu'il est beau !
7. Quel culot !
8. C'est vrai que l'année a déjà commencé.

La directrice entre, le silence se fait. Les chœurs se rabattent discrètement, laissant place aux danseurs. Certains se redressent, d'autres époussettent leurs tenues, remettent bien leurs cheveux. Hugo ne sait pas vraiment où se mettre et se place en bout de rang.

COLETTE
Bonjour à vous chers élèves. Avant de commencer notre cours, je tiens à vous présenter un nouvel élève qui nous rejoint seulement aujourd'hui pour des raisons... disons familiales
Hugo, s'il te plait.

Le-dit Hugo la rejoint en quelques enjambées et continue, hésitant :
'Hmmm... Bonjour, en fait, je crois que vous avez tout dit. Je viens d'arriver, et j'espère que je me ferais une place parmi vous... Et dans le monde de la danse.'
Il sourit, et sur un signe de Colette, rejoint sa place. La porte claque, et entre Violetta, rougissante. Elle bredouille des excuses et se place dans le rang, près d'Hugo. Colette se met au piano et commence à jouer. Notre héros prend du retard, ne détachant pas les yeux de ladite Violetta, puis se reprend, et réussit à rattraper les autres. Après quelques enchainements qui figurent dans le cours Colette reprend, passant entre ses élèves.

COLETTE
Vous vous améliorez de jour en jour (à voix basse) C'était très bien Hugo, Roman serait fier de toi. (normalement) Enfin, n'oubliez pas de vous entrainez a la barre, certains d'entre vous ont quelques problèmes de souplesse. Et soignez vos étirements ! Violetta, viens me voir s'il te plait, et toi aussi Hugo.

Les autres sortent, Colette se rassoit au piano.

VIOLETTA (candide)
Oui madame ? Si cela concerne mon retard...
COLETTE (coupant)
Je sais, mais ce n'est pas le cas.Je voudrais que tu aides notre nouvel élève, qu'il rattrape un peu les quelques semaines qu'il a en retard.
HUGO
Mais... Ce n'est pas la peine (rougissant) Enfin, si ca t'ennuie.
VIOLETTA
Non, ne t'inquiètes pas, il n'y a aucun problème.
COLETTE
Bon, je vous laisse, travaillez bien.

Elle sort, Violetta s'appuie contre le Piano et dit:
Alors ? Qu'est-ce que tu sais faire déjà ? Tu as travaillé les portés dans ton ancienne école ?
HUGO
En fait, je n'ai pas 'd'ancienne école'... Et vu que jusque là j'ai travaillé seul alors, les portés...
VIOLETTA
Tu m'étonnes. Allez on va essayer.

La musique commence, lancinante mais langoureuse, et ils dansent, se rapprochant de plus en plus sûrement. A partir d'ici chanté

VIOLETTA
Un, deux trois.
Un, deux, trois,
Porté...
N'aie pas l'air d'avoir mal, d'avoir peur

HUGO
Mais je n'ai rien
Plus légère qu'une plume... Ma princesse.

VIOLETTA
Un, deux, trois,
Pas de deux.
Souris, aies l'air d'un ange,
Souris.

HUGO
Impossible de réaliser, de rivaliser
Si belle... Ma princesse.

VIOLETTA
Un, deux, trois,
ta main là,
n'aies peur de rien,
pas de moi.

HUGO
Comment avoir peur d'un ange...

Claquement de porte qui l'interrompt, la musique se fait plus tumultueuse, discordante.

BASTIEN:
Violetta ?

VIOLETTA (s'éloignant rapidement d'Hugo )
Je suis là mon Bastien.

BASTIEN
Je vois... Tu viens ma douce ?

VIOLETTA
J'arrive (en un murmure) A demain Hugo.

BASTIEN (discrètement à Hugo)
Je vois clair dans ton petit jeu, mais sache qu'elle est à moi mon gars. Désolé, mais va falloir t'en trouver une autre.

Les deux sortent laissant Hugo seul. Il commence à chanter, et le rideau tombe sur lui.
FIN DE L'ACTE 2